Sécheresse, pénurie d’eau potable : Le point sur la situation de crise à Coaraze.

A ce stade de l’année, nous constatons le tarissement généralisé des sources et l’insuffisance de pluies efficaces. Nous ne savons donc pas quand nous sortirons de la crise…

LA SITUATION :

• Le secteur Sud

L’unité de distribution couvre une centaine d’habitants dans les quartiers Gardiola, Saint-Sébastien, Pinea, Calempao et Feuilleraie .

Fin septembre le débit entrant depuis la seule source du Joncas, celle de la Lambrusque étant tarie, est descendue à 42 m3/jour en production. Nous étions à 50 m3/jour au mois de juillet et a 64 m3/jour au mois de mars 2022

Cette production est en diminution de 63 % par rapport au mois d’août 2021 (elle était à cette période de 113 m3/jour).

Sur ce territoire la consommation moyenne est de 25 m3/jour en distribution, la ressource peut encore assurer le besoin.

Seul le comportement des usagers dicte la pénurie d’eau au robinet.

• Le village

L’unité dessert le village et l’ensemble des quartiers du plan de Linea, de la route du col Saint-Roch, de la Chapelle bleue, de la Lave, des Faïsses et des Baïsses, pour 750 habitants.

Le besoin moyen d’eau potable domestique est au minimun de 165 m3/jour en production pour permettre la distribution de 125 m3/jour.

En temps normal c’est la source du Terron qui assure l’essentiel du besoin. Depuis août 2021 on constate la baisse inexorable de – 93 % du débit de cette source.

Il était à cette période de 99 m3/jour, pour à peine 7 m3/jour aujourd’hui (Nous étions à 32 m3/jour au mois de mars 2022 et 13 m3/jour au mois de juillet )

A ce rythme actuel, il faut 30 jours pour arriver à remplir le bassin du Peuy de 200 m3 soit guère plus d’une journée de consommation.

Cette ressource essentielle ne représente plus que 4 % de la couverture des besoins. Elle ne reste utilisée qu’en secours. La courbe de perte de débit est toujours de 1 m3 par décade. A ce rythme elle sera tarie fin octobre.

Aussi, la prise d’eau du Paillon, utilisée en temps normal comme dispositif d’appoint ou de secours, est devenue le recours essentiel et pour la première fois de l’histoire du village de ressource unique ! Nous y prélevons en moyenne 173 m3/ jour en production (nous étions à 65 m3/jour en août 2021) soit un prélèvement de + 170 %.

Nous sommes désormais strictement dépendant du débit, de la qualité de l’eau dans le Paillon et du fonctionnement de la station de pompage et de potabilisation avec tous les aléas inhérents à une station ancienne, initialement dimensionnée et utilisée comme simple complément en période estivale.

Cette forte sollicitation nous confronte aussi à l’augmentation exponentielle des coûts d’énergie et de réparations de ce dispositif.

LE RISQUE :

Le risque immédiat de coupure d’alimentation du réseau se résume à l’arrêt de la station en cas d’orage (turbidité), en cas de défaillance des organes essentiels de l’unité du Paillon, en cas de débit insuffisant et/ou de pollution du cours d’eau.

Au mieux nous aurons 2 à 3 jours de réserves si les deux réservoirs du Peuy et de l’Euzière sont pleins.

Au-delà la coupure de l’alimentation sera inexorable.

LES MESURES : 

L’approvisionnement en eau de la commune a toujours été une préoccupation essentielle et prioritaire des municipalités successives. Depuis le début de la crise elle nous mobilise toujours plus pour maîtriser le réseau, détecter les fuites et éviter les pannes.

Afin de faire face aux nouveaux investissements essentiels à la sécurisation de la station du Paillon une demande d’aide de 84 390 € est déposée auprès du Département et de la Communauté de communes.

Pour anticiper la mise en place d’un recours aux camions citerne, une mesure en continu du débit du Paillon avec l’aide du SMIAGE est programmée.

En prévention de la défaillance du Paillon, le dispositif d’alimentation par camions citerne est étudié… mais ce recours ultime s’accompagnera de coupures et de restrictions fortes : au maximum un tiers de la consommation pourra être couvert.

A plus long terme il nous faut retenir la leçon de la crise : le tarissement du Terron et des autres sources sur le territoire observé, la vulnérabilité et le coût de l’approvisionnement par le Paillon, impose de s’assurer d’une troisième ressource. Mais les solutions d’un maillage avec d’autres réseaux ou la possibilité d’un forage ne sont envisageables qu’à long terme.

La question de la recharge hivernale suffisante pour aborder l’été prochain reste prégnante.

Nous nous préparons pour le pire, en espérant le mieux !

MODÉRER NOTRE CONSOMMATION D’EAU RESTE LE MOT D’ORDRE.