Histoire

Quand le Site fait l’Histoire

À flanc de Férion, aux sources du Paillon, au centre d’un large cirque montagneux dominé par la Rocca Serra (1515 m), dans un enclos d’oliviers, cerné de mimosas, cyprès, chênes, châtaigniers, pins, cystes et thym : Coaraze !

A flanc de Ferion, ai fònts dau Palhon, au centre d’una larga cònca montanhoa dominada per Ròca Serra (1515 m), en una baranha d’ouliviers, enceuclat de mimòsas, autcipriers, rores, castanhiers, pins, missugas e farígola : Coarasa !

L’un des plus beaux villages de France, fièrement posé sur son piton rocheux, parcouru de ruelles qui mènent le promeneur de place en placette, à l’abri de pontis, le long des murs de pierre vive et des façades aux chaudes couleurs, passant de la fraîcheur de l’ombre à l’éblouissement d’un soleil qui lui vaut son nom de « Village du soleil ».

Un dei mai bèlhs vilatges de França, ajocat fierament sus lo sieu brec bauçós, escorrut de careiròus que menan lo passetjant de plaça en placeta, a la sosta de pontís, lo lòng dei barris de pèiras sequi e dei façadas ai colors cauds, passant dau frescor de l’ombra a l’embarlugament d’un soleu qui li vaugut per nom « Vilatge dau soleu ».

Car ici l’heure se lit aux flèches de ses fameux cadrans solaires, de Cocteau, de Goetz, de Ben, de Sosno et bien d’autres, ou à l’austère façade de son église qui cache un décor baroque luxuriant. Et, quand le promeneur s’éloigne un peu, ses pas le conduisent dans l’étonnante lumière des peintures d’Angel Ponce de Leon ornant la chapelle Bleue et aux fresques renaissance de la chapelle Saint-Sébastien sur le vieux chemin de Nice.

Et qu’il ne s’étonne pas de découvrir entre deux pierres écrasées de soleil, un lézard à la queue coupée : Coda rasa, Cauda rasa, Coarasa, Coaraze !

 Perqué aquí l’ora si liege ai saetas d’aquesti famoï meridianas, de Cocteau, de Goetz, de Ben, de Sosno e ben d’autres, ò a la façada austera de la sieu glèia qu’esconde un decòro baròco luxurejant. E, quora lo passetjant s’aluenha un pauc, lu sieus pas lo menan en l’estonanta lutz dei pinturas d’Àngel Ponce de Leon parant la capèla Blu e ai frescs renaissença de la capèla Sant Sebastian sus lo vièlh camin de Niça.

E que s’estone pas de descurbir tra doi pèiras cremadi per lo soleu, una lagramua a la coa rasa : Coda rasa, Cauda rasa, Coarasa, Coaraze !

À l’origine du nom « Coaraze »

Selon certains, le nom de Coaraze est né de l’accouplement de deux mots :
« Co(d)a Rasa », se traduisant par « queue rasée ».

D’autres prétendent qu’il y a belle lurette, les gens de Coaraze auraient réussi à capturer le diable et à l’attacher par la queue avec de la glu. Il a pu s’échapper en se coupant la queue… Incrédules, d’autres assurent que le bourg tire son nom du lézard sans queue dessiné par le confluent du torrent de la Gravière et du Paillon.

D’autres encore assurent que les anciens habitants portaient de longs cheveux, à la mode gauloise, tandis que ceux de Coaraze avaient la nuque rasée… Une autre explication, qui passe pour la plus sérieuse, est : Kos-Ar-Sara, du radical indo-reuropéen Kos, l’eau.

Quelques mots sur l’édification du village

Il y a tout lieu de penser que l’occupation du Bassin du Paillon a commencé dès l’âge du bronze (env. 1800 av J.-C.), contemporaine des gravures rupestres de la Vallée des Merveilles. Jusqu’à l’époque romaine, la colline de Coaraze portait un Castellaras (enceinte à gros blocs de pierres sèches située sur une position dominante).

Une église puis, plus tard, une maison forte y sont construites au point le plus élevé. Le village, recroquevillé, dans un minimum d’espace vient de naître et cet état de fait va durer jusqu’aux XIe et XIIe siècles.

En 1108, il est enfin signalé dans un document, et dépend administrativement et spirituellement de Nice. Il s’appelle « Cauda Rasa ». Les hameaux du Plan-de-Linéa, de la Gardiole, du Calempòl, du Moulin, du Villars, de la Carrièra, etc. sont nés entre le XIe et XIVe siècle et pour la plupart, existent toujours. Un seul faubourg s’y créa au XVIe siècle, l’actuelle rue Louis Massiéra, la Borgada. Le 2 mars 1629, Coaraze est érigé en baronnie.

De 1744 à 1748, il a une administration espagnole. Enfin la route de Nice parvient au village, ce qui lui permet d’être desservi en 4 heures de diligence.

Entre Histoire et Légende… la reine Jeanne

Jeanne était la petite-fille de Robert d’Anjou, première du nom, reine de Jérusalem, de Naples et de Sicile, duchesse de l’Apouille, princesse de Capoue, comtesse de Provence, de Nice et du Piémont…

L’horrible légende raconte qu’ayant pris retraite au château de Rocca Sparvièra, dont les murailles dominaient le col Saint-Roch, la pieuse reine, voulant absolument assister à cette cérémonie, descendit à Coaraze par le sentier à travers les pins. Chemin faisant, retentit à ses oreilles une troublante prédiction : « La regina en venant de la messa, troverà taula messa.» (La reine en rentrant de la messe, trouvera table mise.)

La reine, obsédée par la prophétie, quitta précipitamment l’office, au grand émoi des fidèles qui pensèrent que la reine avait le diable dans la tête. Profitant de son absence, ses ennemis s’étaient emparés de ses enfants, les avaient tués pour les rôtir, et en avaient confectionné un plat… L’appétit aiguisé par la fatigue et le froid, elle s’accommoda fort bien, à son retour, du repas préparé.

Mais, apprenant qu’elle venait de manger du fruit de ses entrailles, elle s’enfuit comme une folle et redescendit sur Coaraze en hurlant une malédiction contre le lieu maudit où un si exécrable forfait venait d’être accompli : « O ròca, ròca roquina, un jorn vendrà que sus li tieu cimas canterà plu ni gal ni galina, mas solets lu esparviers e autres aucèus sarvatgiers ! » (Roche sanglante, un jour viendra où sur tes cimes, ne chantera plus ni coq ni poule, mais seulement les éperviers et.autres oiseaux sauvages !)

Sans doute la légende est-elle contredite par l’histoire : Jeanne n’eut pas d’enfant de ses trois premiers maris. Toutefois Rocca Sparvièra dépérit peu à peu, puis, détruit par un tremblement de terre au xixe siècle, fut totalement déserté par ses habitants… Et seuls les éperviers…

Quand la grande guerre nous est contée par un Coarazien

Dans son ouvrage “Tombés aux champ d’honneur – Coaraziens dans la grande guerre”, Benoît BALAYE, Coarazien d’adoption, rend hommage à nos ancêtres qui ont courageusement défendu la France en offrant leur vie pour leur patrie. Fruit de longues recherches ce livre nous replonge au cœur de cette France en guerre.

“Ce livre est destiné à se rappeler qu’il y a un siècle, la France entrait en guerre contre l’Allemagne. Une guerre destinée à durer quatre longues années. Toutes les familles françaises connaîtront le deuil de près ou de loin. Coaraze ne déroge pas à la règle et trente jeunes hommes ne reviendront malheureusement pas dans leur doux foyer coarazien. ”

Ouvrage en vente à La Maison du PatrimoineOstau dau Patrimòni
Place du Portal
officedutourismecoaraze@orange.fr
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Horaires d’ouverture :
mardi, mercredi, vendredi et samedi de 9h à 13h et de 14h30 à 17h
jeudi de 9h à 13h