Mot de Madame Le Maire face à l’actualité

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Et si on décompressait !

“Bonjour à toutes et à tous,

J’aurais pu vous rappeler toutes les consignes de mesures barrières, toutes les interdictions en cours pour enrayer la propagation du virus, toutes les mesures de protection prises dans le cadre de Vigipirate.

J’aurais pu vous infliger des pourcentages, des chiffres alarmants sur les admissions en réanimation et les décès quotidiens.

J’aurais pu vous rappeler les contraintes du confinement, qui remplacent celles du couvre-feu.

J’aurai pu vous parler des catastrophes climatiques de plus en plus violentes et qui nous touchent de près.

J’aurai pu vous parler du matraquage médiatique qui fait grimper les audiences, le doute, le manque de confiance et la peur en même temps ; des réseaux sociaux qui déversent leurs fausses nouvelles à longueur de journée.

J’aurais pu vous expliquer le poids liberticide de l’état d’urgence sanitaire établi jusqu’au printemps 2021.

J’aurai pu vous parler du désastre économique qui s’annonce et des conséquences qui suivront.

J’aurai pu vous parler de la violence sociale, de la haine envers celui qui est différent et qui entraine des amalgames insensés, de la démocratie en danger, de la mise à mal de la liberté d’expression et de la culture par ces temps de Covid.

En gros j’aurai pu vous saper le moral !
Mais je ne le ferai pas.

 

Dans ce monde déboussolé, tout nous parait compliqué, incompréhensible, trop rapide, trop violent. Le monde semble se déliter sous le poids des pressions diverses que l’on ne maîtrise plus comme avant !

Alors, on se laisse couler ?
Sûrement pas !

Parions sur l’espoir. Un espoir nourri de petits bonheurs qu’il faut savoir saisir et apprécier ici et maintenant.
Il ne s’agit pas de se voiler la face, de tourner le dos à la réalité, il s’agit de penser différemment, d’agir autrement, de positiver coûte que coûte et d’agir avec simplicité et rationalité.

L’être humain, comme tous les êtres vivants, a une capacité extraordinaire d’adaptation à son environnement changeant, une sorte de réflexe de survie ! S’il n’en faisait pas usage maintenant, plus dure serait la suite… il faut garder l’espoir.

Espoir que la recherche médicale puisse progresser rapidement grâce à une coopération internationale efficace déjà effective.

Espoir qu’une solidarité, déjà largement démontrée par une grande majorité de citoyennes et citoyens, évite un clivage social déstabilisant.

Espoir de paix face à des individus fanatiques et barbares qui veulent entraîner la grande majorité des gens, qu’ils soient catholiques, orthodoxes, juifs, musulmans ou athées dans une spirale de violence. Mais ils ne pourront pas car la liberté d’expression est inaliénable.

Espoir de voir appliquer une nouvelle gouvernance au sein des instances décisionnelles qui respecteraient les citoyennes et citoyens sans les infantiliser, qui agiraient en toute transparence, qui essaieraient de regagner leur confiance.

Espoir de voir se multiplier les expériences, les initiatives nouvelles – et il y en a beaucoup mais on en parle peu – pour mieux manger, mieux construire, mieux gérer les ressources, mieux éduquer, mieux vivre ensemble.

Oui, j’ai peur de contracter la maladie ou de la transmettre à mes proches à mon insu, donc je respecte les gestes de protection sanitaire (et non de barrière !)

Oui, j’ai peur de ne plus pouvoir rencontrer les gens que j’aime, de rester seulˑe sans mes liens habituels ; donc je cherche autour de moi de nouvelles connaissances, des voisins attentionnés.

Oui, j’ai peur de perdre mon emploi ; donc je cherche ailleurs si je peux ou je me tourne vers les administrations pour une aide.

Oui, je n’ai plus confiance en ceux qui nous dirigent – trop d’hésitation et d’erreurs non reconnues -, ni en les scientifiques qui étalent leurs désaccords entre eux… donc je découvre que trop d’informations peut tuer l’information et je prends du recul.

Nous sommes capables de surmonter ces difficultés. Il y en aura d’autres !
Ralentir, réfléchir, raisonner, rêver surtout, voilà de quoi passer son temps de confinement en positivant.”

Monique Giraud-Lazzari

Maire de Coaraze