Discours de Madame le maire lors de la Saint-Jean-Baptiste

Mesdames et messieurs les éluˑes
Mesdames et messieurs

Nous voilà enfin réunis ici sur cette place du château ; quelques traces de la pandémie du COVID sont encore présentes : être assis – prendre ses distances – porter le masque… Ces directives, frustrantes, mais importantes semblent être derrière nous pour le moment. Certaines et certains d’entre nous – notamment les jeunes – ont vécu des moments difficiles, infectés par ce virus qui a une capacité d’adaptation extraordinaire et touchés à cause de lui dans leur travail, dans leur quotidien.

Merci à toutes celles et tous ceux qui se sont fait vacciner pour se protéger et, aussi, protéger les autres.  Revivons ensemble des heures plus conviviales et chaleureuses, même si ces festivités de la Saint-Jean restent encore bien timides, par force. Nous allons honorer nos anciens combattants en déposant une gerbe dont les éléments seront replantés dans les jardinières du village continuant ainsi à faire vivre leur mémoire.
Dépôt de gerbe / minute de silence / Marseillaise

 Nous sommes à la veille du second tour des élections départementales et régionales. Aucun élu départemental ou autres ne viendront pour prendre la parole, car la campagne est close depuis hier soir. Moi-même, je suis astreinte dans mes propos à un devoir de  réserve .

Chères Coaraziennes et Coaraziens, vous qui êtes très attachés à cette fête de la Saint-Jean qui fait partie du patrimoine intemporel de la commune et qui êtes toujours fidèles à cette occasion. Vous  les visiteuses et visiteurs, qui passez par là, qui, vous aussi, faites vivre le village.

Notre rendez-vous annuel avec Saint Jean-Baptiste, est un moment privilégié : avec l’été, avec les vacances toutes proches pour certains, avec le soleil, la musique retrouvée, la joie de se rencontrer, le plaisir de se retrouver dans cette ambiance particulièrement chaleureuse de la fête patronale.

L’heure est à la fête, religieuse et laïque, imbriquées toutes deux comme la tradition nous invite à le faire : Fête religieuse menée avec enthousiasme par monsieur le curé et ses paroissiennes et paroissiens ; Fête laïque organisée par le président du comité des fêtes, Yvan et ses bénévoles, avec le tempérament qu’on leur connaît. Cette fête du solstice d’été, devenue la Saint-Jean d’été remonte à la nuit des temps.

Quand il n’y avait ni télévision, ni téléphone portable, ni réseaux sociaux, ni wikipédia, ni les “fake news”, ni toutes les informations que l’on croit avoir… tout en sachant que, parfois, trop d’informations tuent l’information. Quand l’insécurité était plus concrète et plus réelle qu’aujourd’hui. Quand la vie était à la fois dure et fragile, à la merci des récoltes plus ou moins bonnes, des maladies qui ne se guérissaient pas, et qu’il fallait trouver refuge auprès d’un saint pour espérer mieux.

Jean-Baptiste, c’est le saint patron qu’ont choisi, au début du XIVe siècle, les catholiques à Coaraze pour obtenir protection contre tous les maux qui pouvaient altérer le déroulement d’une vie si précieuse. Il est, pour les chrétiens, le dernier prophète, le précurseur, celui qui annonce la venue du messie. C’est un personnage majeur du christianisme et aussi… de l’islam, où il est considéré comme prophète d’Allah. C’est un prédicateur juif, du temps de Jésus-de-Nazareth. Il réunit à lui seul toutes les sources de conflits dans ce monde aujourd’hui déboussolé. Il a pris fait et cause pour les petites gens, il s’en est pris aux dépositaires du pouvoir en place (collecteurs d’impôt, autorités religieuses).

En compétition avec Jésus – qui a recruté ses premiers apôtres parmi ses disciples – au début de leur histoire commune, la tradition en a fait celui qui a annoncé qu’un plus grand que lui (Jésus) allait venir, et lui a laissé sa place de leader. Soupçonné de susciter une révolte il fut décapité.
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite et indépendante de ma volonté.

À l’origine, le jour de la Saint-Jean était une fête païenne liée au culte du soleil, elle marquait le début de la diminution de la durée du jour. Elle s’accompagnait d’un feu de joie, de chants et de musique. La mise en scène de cette fête est très codée et très symbolique. Il faut y voir tout autre chose qu’une simple gesticulation .

La Jòia qui a brûlé hier soir sur la place Félix Giordan, ce n’est bien sûr pas par recherche de la chaleur. C’est celle de l’évasion, de la rêverie, d’un ailleurs, peut-être la purification de nos vies, de nos maux, de nos déviances… purification qui se faisait dès l’origine par le feu, et que Jean, le Baptiste, a pratiquée lui par le baptême avec l’eau.

L’offerta, qui s’est pratiquée ce matin pendant la messe, solidarise deux mondes, l’un religieux et l’autre civil. Elle s’affirme comme une manière de vivre ensemble, une sorte de statu quo qui invite à la tolérance, au respect de l’autre, au droit à la différence. Ce qui de nos jours encore est loin d’être acquis.

Les aubades. Alors que les moyens de communication sont devenus multiples et variés (un tweet, un e-mail et vous êtes au courant de tout), contrairement aux possibilités d’antan. Aller vers les autres et partager un moment avec eux restent encore des choix judicieux pour communiquer et se connaître. Malheureusement, Covid oblige, les aubades n’ont pas pu se faire cette année. Mais ce n’est que partie remise ! Et disons-le, c’est aussi un moyen de récolter des fonds pour l’année d’après.

Se révolter contre l’injustice, anticiper, prévoir, annoncer, et finalement être assez sage pour qu’une fois la mécanique lancée on laisse la place aux autres pour que le monde tourne… Merci Saint-Jean : Quelle belle leçon d’humilité qui est toujours d’actualité.

Nous vivons une période de transition, instable, dérangeante certes, mais qu’il faut prendre comme une aubaine pour inventer d’autres solutions pour vivre ensemble !

On sent bien que les pouvoirs en place, les syndicats, les partis ont de plus en plus de mal à gagner – et même garder – la confiance des gens. Quel que soit leur bord, il existe une méfiance envers eux. S’ils ne modifient pas leurs façons de gérer le pouvoir qu’on leur octroie, la nature ayant horreur du vide, ils seront remplacés.

Il y a partout des gens qui aspirent à la création, qui expérimentent, qui choisissent la liberté d’entreprendre, qui au lieu de se lamenter (ou tout en se lamentant !), agissent au sein des associations, des collectifs, des collectivités territoriales, des entreprises… ou tout simplement en tant qu’individus. Des gens qui savent se respecter, s’enrichir mutuellement, faire preuve de solidarité. C’est sur elles et eux qu’il faut braquer les projecteurs, c’est à elles et eux que les médias devraient s’intéresser au lieu de rabâcher à longueur d’ondes que le monde va mal, que l’insécurité est partout.

Oui ils sont inquiets, certains résignés, d’autres en colère, mais ils avancent quand même.Quand un pays a peur, il se recroqueville sur lui-même et se dessèche. Il est prêt à renoncer à ses propres libertés, obtenues pourtant avec acharnement par les anciens ! Les progrès que nous avons réalisés en matière d’ouverture, de tolérance et d’interconnexion ne sont jamais définitivement acquis. Nous devons continuer de les considérer et de les faire avancer, sans jamais relâcher notre attention. Les institutions que nous bâtissons, et qui nous unissent, doivent vivre dans nos cœurs et nos esprits : elles ne peuvent pas rester des outils bureaucratiques purement fonctionnels.

Nous avons besoin d’une éthique, d’un esprit commun et d’une culture de solidarité entre les humains, pour nous préserver du racisme et du nationalisme qui ne cessent pas de nous hanter.

En parlant d’institutions, si l’on ne veut pas qu’elles deviennent des outils hors de notre portée, c’est à nous d’ agir en allant voter. Dimanche 20 juin, au premier tour des élections, départementales comme régionales, le taux d’abstention s’est montré particulièrement élevé. C’est un phénomène national, qui touche l’ensemble du territoire, et qui a sévi aussi à Coaraze : 63% d’abstentions ! Les causes de la désaffection des électrices et électeurs, particulièrement des plus jeunes, sont multiples : perte de confiance vis-à-vis des éluˑes, déconnexion entre les programmes proposés et les préoccupations des électrices et électeurs, prééminence de l’élection présidentielle vue comme la seule qui compte vraiment, mais aussi complexité de l’organisation territoriale et des rôles des différentes structures (communes, communautés de communes, départements, régions, État).Les  domaines de compétence des conseils départementaux et régionaux concernent pourtant directement notre quotidien.

Le conseil départemental est responsable de l’action sociale (enfance, handicap, personnes âgées, RSA, etc.), des collèges, des routes. Il intervient sur des questions d’aménagement, de culture… et il subventionne les projets des communes !

Le conseil régional s’occupe de la formation professionnelle, des lycées (généraux et professionnels), des transports, du développement économique, de l’aménagement, des déchets et il gère les fonds européens (FEDER, FEADER).

L’enjeu de ces élections est donc capital pour l’avenir de chacun et chacune d’entre nous : alors il faut aller voter ! Vous nous avez bien élu.es, nous le récent conseil municipal, avec une abstention très basse, pourquoi ne pas le faire pour ces deux institutions très importantes pour la commune : ce sont nos partenaires financiers privilégiés.

Je parlais tout à l’heure d’actions porteuses d’avenir, celles de la municipalité en font partie, ce sont des actions de proximité bien réelles, avec l’aide de nos partenaires. Je ne vous ferai pas l’inventaire exhaustif de nos travaux, mais depuis que nous sommes éluˑes, nous avons avancé dans plusieurs domaines malgré une baisse significative des dotations de l’état.

Aménagement du territoire :

  • Fin des travaux de consolidation des terrains impactés par les intempéries, aux Faïsses et à la Gardiola : 369 000 €
  • Investissements conséquents en hausse sur la voirie 2020-2021 avec les moyens que nous avons. Nous avons bien pris en compte les dégradations de la route du plan de Linéa et ferons en sorte de les atténuer.
  • Depuis 2008, nous n’avons pas augmenté les impôts locaux. Mais nous devrons y  penser pour compenser les pertes de revenus de la taxe d’habitation.
  • Finalisation du parking. Il est temps que cela finisse ! Je tiens à remercier tous les habitantes et habitants du village pour leur patience et leur compréhension face aux dérangements quotidiens depuis des mois. La lumière est au bout du tunnel et le comité de gestion du parking avec les Coaraziens volontaires devra se pencher très rapidement sur la manière de bien le faire fonctionner.

Valorisation du patrimoine communal

  • Achat de la maison Céleschi afin d’y installer un artisan ou un commerçant après les travaux intérieurs : 120 000€.
  • Achat de la maison Millo pour relancer un restaurant et permettre une location de l’appartement.
  • Restauration de l’échauguette au château et du camin de Niça.
  • Rénovation énergétique du pôle action jeunesse
  • Pose d’une chaudière à pellets à l’école “Le Blé en herbe”

Travaux sur l’eau et l’assainissement, suivis de près par Albert Philip

  • Rénovation de la STEP (station d’épuration) et de la station de relevage à l’Eusièra.
  • Recherches de fuite et leurs réparations

Ce qui est en cours d’étude ou d’exécution :

  • Plateforme d’une aire de posée d’hélicoptère pour un montant de 25 000€.
  • Cabane des chasseurs.
  • Rénovation du four communal (en attente de retour subvention).
  • Aménagement village Jardin cimetière.`
  • Ludothèque au-dessus de la microcrèche Li Estèlas.
  • Relance la plus rapide possible du PLU.

Cela fait à peine un an que nous sommes éluˑes et la nouvelle équipe n’a pas chômé, avec les moyens de la commune et une adjointe aux finances experte.

Je les remercie très chaleureusement pour leur présence constante et pour les initiatives qu’ils lancent chacune et chacun dans leur domaine ; en particulier mon premier adjoint, très compétent à suivre.

La quasi-absence d’animations culturelles due au Covid aurait pu mettre l’adjoint à la culture au chômage, mais la programmation des soirées estivales (l’orchestre de Cannes le 8 juillet, et deux autres soirées en août), des résidences d’artistes qui reprennent (le 7 juillet avec Fanny Tissot et ses marionnettes), Gorgomar, le Grand Orchestre de Poche, CoartJazz (du 16 au 20 août), deux concerts des Rencontres de l’Olivier, les Voix du basilic et les Journées du Patrimoine en septembre… tout est sur le site coaraze.fr pour votre information : s’abonner à la newsletter/bulletin novèu vous permet d’être in ! Merci Maud et Nicolas pour votre travail sur la com numérique.

L’enfance et la jeunesse, sous la houlette de Christine Torri

Avec 70 élèves, l’école de Coaraze se porte bien. Je remercie l’équipe des enseignants et les agents communaux travaillant à l’école pour leur compétence et savoir-faire dans une ambiance de travail très  dynamique efficace et solidaire.

Elles et ils travaillent en étroite collaboration avec les responsables du Centre de loisirs et de la mediatèca, avec le personnel de la micro crèche, et avec la responsable de l’EVS. Cette pratique est vraiment intéressante et porteuse de liens sociaux.

Nous engageons 65€ par enfant pour l’école de Coaraze, nous investissons avec l’aide de l’inspection académique dans l’école numérique, les classes sont exceptionnellement bien équipées.

Les enfants chantent et apprennent un instrument grâce à l’association « Lu giro me lu vièlh » et Pat Taboni.

Merci à l’association APEEC et son directeur Benoit Balayé, qui gère le centre aéré et les activités périscolaires, outre l’aide importante de la CCPP, la municipalité la subventionne à hauteur de 2000€.

La femme est l’avenir de l’homme et les enfants sont l’avenir de la commune !

La vie économique

Grâce à la commission développement économique avec à sa tête Flore Lempereur, un marché local verra le jour le 4 juillet dans le jardin-oliveraie Piovano et fonctionnera tous les dimanches de l’année.

  • Mise en place d’un nouveau restaurateur dans la maison Millo.
  • Mise en place d’un artisan ou commerçant dans la maison Céleschi.

Et je tenais particulièrement à remercier Karim et Martine pour avoir assuré pendant toute la période du Covid le service de l’épicerie et de continuer maintenant avec ses animations du vendredi ou du samedi.

Les bénévoles

Je tiens maintenant à mettre à l’honneur tous les bénévoles, cette « espèce en voie de disparition » (mais que fait Nicolas Hulot ?), qui participent à l’animation sur la commune. En subventionnant leurs activités, en leur facilitant les choses (prêt de matériel ou autre) la commune reste une commune vivante et animée.

Le bénévolat est à consommer dans la joie et la bonne humeur, dans la liberté d’agir ! Plus les gens s’investissent, moins ils agissent en consommateur et plus le plaisir est grand !

Et quelle belle convivialité, ces services rendus aux Coaraziens par les Coaraziens. Ce bénévolat va bien au-delà d’un simple service paramunicipal, c’est surtout le plaisir de vivre des évènements ensemble, c’est une manière de participer à la vie du village, comme avec les associations “Les Vieilles pierres” ou “Les Amiˑes de la Mediatèca“.

Et si je vous parlais de la CCPP ?

Les déplacements : le tram pourrait arriver à la Trinité, puis à Drap dans quelques années, le train pourrait avoir une fréquence plus grande, mais les travaux vont prendre du temps, l’accès direct vers l’autoroute a été pensé… Tout cela au conditionnel, mais cela semble un peu avancer. Malheureusement il a fallu la tempête Alex pour que le principe de conserver le train soit admis par tous.

La fibre optique : C’est un sujet brûlant, le retard pris par le SICTIAM est très frustrant, 2024 : 7 ans de retard !! Bientôt la fibre sera complètement dépassée qu’elle sera juste mise en place !! Nous travaillons avec les incohérences.

Merci aux monteurs de la jòia, ces techniciens du genêt (Richard, Stéphane, Mickey, Thierry et Christian)

Merci au président et aux membres du comité des fêtes puisque c’est grâce à eux que se perpétue la tradition coarazienne. Certes on ne monte plus les cageots de bouteille de vin (une horrible piquette comme disait Jean Ferrat) sur le dos, comme on le faisait il fut un temps. Quelques-uns parmi vous doivent s’en souvenir !

Merci à vous toutes et tous d’être là et de faire vivre cette journée.

Une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés, mais dont le souvenir est toujours avec nous. Cette année, Coaraze a perdu des amis, beaucoup trop : Robert Malaussena, Alain Garry, Denise Millo épouse Damele, Christiane Faber, Auguste (Bob) Joannelle, Joseph Bernardi, Jean-Claude Mari, Jeanne (Jeannette) Mari épouse Marconi, Jeanne Leclercq épouse Wittebolle, William Niksarlian, Françoise Toubeau épouse Peglion, Vassilios Prodromidis.

Mais la vie est là, et nos 15 gamins à la crèche sont bien heureux d’être à Coaraze.

Bonne fête à tous les Jean, Jeannot, Jean-Pierre, Jean-Caude, Jean-Marie, Jean-Noël… et les j’en sais rien !

Coarasa, vilatge dau solelh, vilatge de la musica e del cant, vilatge dela  poesia !

Vi dii un grand mercé a voi toi per estre aquì, perdeque sensa voi, ren, ren dau tot, porria se faire.

Viva la sant Joan ( vive la lavande !!)

Viva Coarasa