Elle ne mesure pas 18 mètres notre fourmi-toboggan du jardin d’enfants… mais les poètes ont toute licence pour rêver… d’autant que Robert Desnos écrivit ce court poème en 1943 ou 44, bien des années avant l’arrivée du toboggan Coarazien.
Traduit en niçart par Joan-Pèire Baquié, le poème de Desnos figure aujourd’hui à la porte du jardin d’enfant, dans l’oliveraie Piovano, rappelant à toutes et tous, petitˑes et grandˑes, la double labellisation de Coaraze, “Villages en poésie” et “Òc per l’occitan”.
LA FOURMI
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Et pourquoi pas ?
Robert Desnos
LA FORNIGA
Una forniga de dètz-e-uech mètres
Emb’un capèu sus la tèsta
Aquò existe pas, aquò existe pas.
Una forniga estirassant un carri
Clafit de gassasmarini e d’ànedas
Aquò existe pas, aquò existe pas.
Una forniga parlant francés
Parlant latin e javanés
Aquò existe pas, aquò existe pas.
E perqué pas ?
Joan-Pèire Baquié
d’après Robèrt Desnos
À écouter…
“La Fourmi” par Robert Desnos
“La Fourmi” par Juliette Gréco