Retour sur le 103ème anniversaire de l’Armistice 14-18

Tout était prêt en ce matin du 11 novembre 2021 pour une cérémonie qui revêtait un caractère particulier : des drapeaux flambant neufs encadraient la monument aux morts, deux gerbes de fleurs, celle honorant tous les “Morts pour la France”, mais aussi une gerbe pour Antoine Antolin dont le nom a été ajouté cette année seulement sur le monument coarazien.

En effet, c’est très récemment que Benoît Balayé, déjà auteur d’un fascicule sur les Coaraziens morts durant la Grand guerre, effectuant des recherches supplémentaire découvrit qu’Antoine Antolin, décédé en 1972, avec été déclaré “Mort pour la France” du suite de ses blessures.

Les menaces de pluie se faisant pressantes, c’est à l’abri du préau que les discours se sont tenus, en présence de la famille d’Antoine Antolin, de Coaraziennes et Coaraziens, de la quasi totalité des éluˑes, à l’exception de trois retenu.es ailleurs et d’Éric Bréchard (*), Coarazien qui a combattu en Irak pendant la Guerre du Golfe au début des années 90.

Hommage étant rendu, discours de Madame le Maire et lettre de Madame la Ministre, chanson de Craonne et Marseillaise étant entendus, gerbes étant déposées… le temps était venu de partager l’apéritif d’honneur !

 

(*) Portrait d’un coarazien

L’hommage à un ancien combattant Coarazien, Antoine Antolin, a permis  de retrouver, dans ce contexte de « souvenir de guerre », un ancien enfant du village qui fut également soldat durant la guerre d’Irak dans les années 90, Éric Bréchard.

Retour sur son histoire :

Éric Bréchard est né le 18 juin 1968 à Antibes. Hasard ou destinée ?
Né sous x, il fut adopté à l’âge de 3 ans par Jacques et Marie-Thérèse Bréchard.
Il passe, avec son frère adoptif Ralph, le début de son enfance à Sclos-de-Contes.
Puis, vers la fin des années 70, ses parents, bijoutiers de métiers, décidèrent de changer de vie, et de venir vivre à Coaraze.
Ils s’installent au lieu-dit « La Parra » avec leurs amis Samy, Bernadette et leur fils Clovis, qui partagent ensemble, le projet de devenir bergers.
Entre la Parra, l’école communale, le village et le Paradis, Coaraze laissera en lui, des souvenirs heureux, des moments uniques, qui lui ont toujours fait dire qu’il reviendrait s’y installer.
En 1986, à l’âge de 18 ans, il décide de s’engager dans l’armée, dans le plus vieux régiment de France, le 1er régiment créé en 1479 par Louis XI, à Sarrebourg.
En 1990, il est envoyé en Irak, au début de la guerre du Golfe, parmi une division de 12000 Français. Il y restera 4 mois, ses missions seront essentiellement des missions de reconnaissance, renseignements sur le terrorisme, escorte de convoi et l’aide à l’évacuation de la population civile qui fuyait le régime de Saddam Hussein. Il effectuera également des opérations terrestres.
Si 14-18 fut « la guerre des tranchées », la guerre du Golfe, fut celle des « armes chimiques ».
« Les conditions étaient extrêmement difficiles en cas d’alerte chimique : notre équipement de protections, la tenue S3P était conçue pour qu’aucune particule chimique ne puisse entrer ni par voies respiratoires, ni par voies cutanées. Elle couvrait intégralement le corps et devait être portée jour et nuit durant les alertes chimiques (dont une particulièrement difficile qui a duré presque 72h). Nous étions obligés de les garder sur nous tant que la sirène de fin d’alerte ne retentissait pas. Imaginez-nous, dans le désert, avec des températures allant jusqu’à 50 degrés le jour, à des températures extrêmement froides la nuit, qui parfois faisaient geler nos masques »
« L’eau était une denrée rare et rationnée, nous les soldats, n’avions que 3 litres d’eau par jour, pour boire et se laver, contrairement aux officiers qui avaient des réserves plus conséquentes. »
On imagine tout ce que cela a pu impliquer….
Malgré une blessure grave, il restera en Irak jusqu’à la fin de la mission et cassera sa carrière, 6 ans après son engagement pour retourner à la vie civile.
Non sans difficultés, car il lui aura fallu 5 ans pour se réinsérer et surtout réapprendre à vivre une « vie normale ».
« Des effets secondaires et des syndromes post-traumatiques sont apparus plusieurs années après la fin de ma carrière militaire. Le sport et la relaxation m’ont sauvé psychologiquement et m’ont permis de guérir la plupart de mes problèmes de santé »
De retour à Coaraze aujourd’hui, il aimerait s’investir, à la fois dans le devoir de mémoire de tous les anciens combattants, mais aussi et surtout dans la vie du village, en tant que Coarazien,« j’ai envie de proposer par exemple, d’entretenir et de redonner une nouvelle jeunesse à la place du château ».
Ce lieu si cher à son cœur, et chargé de souvenirs, pour les Coaraziens, les Coaraziennes, les anciens,  les nouveaux et ceux à venir !
Bon retour à Coaraze, Éric !